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Mutilations des corps intersexes, symbole d’une société binaire 

Nom. Âge. Sexe. Sachez-le, nous cocherons pour vous la case F ou M. Mais comment faire quand votre sexe ne correspond à aucune de ces deux cases ? C'est le cas des personnes intersexes pour qui la médecine a décidé de choisir à leur place.

“Alors ? C’est une fille ou un garçon ?”. Un pénis ? C’est un garçon. Une vulve ? C’est une fille. Avant même de critiquer cette assignation basée seulement sur des organes génitaux, il est nécessaire de comprendre que certain.es enfants naissent avec des caractères sexuels (génitaux, hormonaux, gonadiques ou chromosomiques) qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps masculins ou féminins. Iels sont intersexes et représentent entre 1,7 et 4 % des naissances. Mais cette éventualité a du mal à passer dans une société qui ne reconnaît que deux sexes biologiques à qui elle associe, en plus, des genres.

 

Pourtant, ces enfants n’ont pas de problèmes de santé, leurs corps fonctionnent mais rien n’y fait, ils restent pathologisés. Ne pas faire partie de la binarité c’est déja trop, iels rentrerons coûte que coûte dans les deux cases qui régissent notre système, homme et femme. Alors, s’ensuit une série de pratiques médicales, selon le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe : 96 % des intersexes ont reçu un traitement hormonal, 64% ont subi une gonadectomie, 38 % une réduction de ce que les médecins avaient déterminé comme « un clitoris trop long », 33 % des opérations vaginales et 13 % une correction de leurs voies urinaires. Pour justifier ces actions, certain.es médecins en ont appelé au bien-être des enfants qui seraient perdus, plus tard, face à leur corps ne correspondant pas aux sexes d’Adam et Eve. La pathologie serait donc, pour elles.eux, de niveau social. Mais les avis divergent, des concerné.e.s en appellent à cesser ces opérations, confiant en subir les conséquences à l’âge adulte, clamant qu’on ne peut décider sans le consentement de l’enfant.

 

Il serait temps de se demander si ne pas correspondre aux deux sexes, est une raison suffisante pour opérer des enfants qui n’ont ni leur vie en danger, ni donné leur accord. En tout cas, le gouvernement, lui, a fait son choix. La loi bioéthique est passée le 29 juin 2021 et parmi les nombreux amendements qui l’a composent, celui de stopper les mutilations sur les enfants intersexes en faisait partie. Verdict, l’amendement n’est pas passé, les opérations peuvent continuer tranquillement malgré les nombreuses réclamations des collectifs intersexes pour y mettre fin.

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